L’ascension du Viso, la sentinelle de la plaine du Po

Une sortie goupillée par : Eychenne Jean-Michel et dégoupillée (à partir du/le)

Première sortie du programme de la nouvelle saison, elle est un peu comme le Viso est en avant de la chaîne du Queyras, un peu en avant du début Septembre. Elle nous permettra de commencer en prenant un peu de hauteur. En effet, du haut de ses 3840m, le Mont Viso (Monviso en Italien) fait plus haut que bien des sommets des écrins... qui sont pourtant recouverts de glaciers. Un sommet à ne pas sous-estimer. Il abrite lui aussi quelques glaciers, qui donnent un peu de fil à retordre en début de saison. Ceci étant, le réchauffement climatique les font réduire à des portions trop congrues.

Nous sommes donc 6 à prétendre faire l’ascension de cette sentinelle, accolée à la très plate plaine du Po. Nous ferons la boucle sur 3 jours, pour ne pas trop avoir à nous presser et nous laisser le temps d’apprécier le lieu. La météo est plustot favorable pour Samedi, le jour prévu pour l’ascension. En arrivant à Castello pour le pique-nique en ce vendredi, le ciel est bien chargé de nuages pourtant : nous devrions pouvoir progresser protégés du soleil, nous en prenons notre parti. Après un caffé Italien bien serré, nous prenons le chemin bien large et bien raide vers le refuge Valanta. Notre pas est régulier. Juste avant les Granges Soulières, nous suivons les panneaux qui nous conseillent de monter dans un joli bois sur la droite. Il y a des myrtilles, le bois se change en prairies, et nous arrivons ainsi dans les cailloux, au pas San Chiaffredo, ou coule un petit ruisseau, souffle un petit vent, et où se dressent de nombreux cairns, comme une œuvre artistique géante. A partir de là, c’est à peu près plat jusqu’au Paso Gallinaro, où nous voyons le refuge au loin. Sarah et Patrice sont devant et préviennent de notre arrivée. Il est environ 18h, nous aurons une chambre pour nous 6 : super. Après quelques pâtes et un copieux Minestrone, nous sommeillons avant la grande journée.

Samedi 4h30, il est l’heure du petit déjeuner. Nous ne sommes pas les seuls. Il a plus dans la nuit, le ciel est maintenant dégagé. Nous attaquons la montée au col des Sagnettes, guidés par les chaines. Chaines qui sont l’occasion de quelque embouteillages, tout le monde n’étant pas également à l’aise avec l’assurance qu’elles procurent. Un fort vent et les premières lueurs du jour nous accueillent au col. Redescente, cailloux, nous arrivons au Bivouac Andreotti. Chouette pensons nous, pas de neige, et nous déposons les crampons. Juste au dessus du bivouac, il y a LE névé. Mais vu l’heure, il n’est pas très béton, et il se remonte aisément sans crampons (avec le piolet pour être assuré).

Pour la suite, il suffit de suivre le bon marquage de la voie, en marques jaunes (nombreuses, mais que l’on peut facilement perdre par endroit, si !). Quelques pas d’escalade facile égaient la montée, un peu de neige de ci de là demandent un peu de réflexion, et vers 9h30, nous sommes tous au sommet (les 2 premiers sont d’ailleurs déjà redescendus !). La vue est superbe, le temps radieux, le vent assez calme pour que l’on ne gèle pas sur place. On voit au loin les 4000 du Mont Rose, le Cervin et le Weisshorn. Le massif du Mont Blanc est caché par une bande de nuages farceuse, le refuge est juste en dessous de nous, et la plaine du Pô s’étend à l’infini ou presque vers l’est.

Après les congratulations d’usage, quelque barre, il est temps de redescendre. Nous prenons notre place dans la chenille qui descend, et avec précaution commence la longue série de pas de désescalade. Jamais difficile, mais il faut être prudent. Les genoux commencent à râler, la fatigue à se montrer. A midi, pique-nique au niveau du bivouac Andreotti, la fin de la descente délicate. Ensuite, on peut utiliser un névé pour reposer les genoux, avant de retrouver le sentier cairné dans les cailloux. Une courte mais pénible remontée nous ramène au pas des sagnettes, et nous savourons ensuite le retour vers le refuge sous un beau soleil. François ira confier ses pieds au Lago grande del Viso, les autres vont lézarder et siroter leur bière devant le refuge. Qu’il est doux d’attendre au soleil. Chance, nous sommes au premier service ce soir, nous ne ferons pas de vieux os ensuite.

Dimanche matin, grasse mat jusqu’à 7h, et à 8h, nous repartons. Encore le pas des Sagnettes, en plein jour ce matin (et sans utiliser les chaines pour certains, c’est possible). Nous redescendons en passant par le joli et cossu bivouac des lacs Forciolline, où nous arrivons avec le soleil. Plus haut que le refuge, il permet une ascension plus directe de la voie normale, il n’y a pas de col à traverser.

Encore pas mal de cailloux dans le chemin de descente, et dans le fond de la vallée, où coule une rivière, le paysage est bien bucolique ! Nous mangerons au bord de la rivière à 12h pétantes. Ensuite, Sarah et Jean-Michel organiseront une boucle rallonge pour regagner Castello, mais en passant par la forêt. La quiétude des sentiers vaudront bien l’effort de la petite remontée. ET le chemin arrive pile poil sur le café ! Café dont auront bien besoin les conducteurs, pour affronter les quelques 4h de route à venir.

Portfolio

Une petite carte, si tout a été bien renseigné....