Raid en Autriche, le tour du Grossvenediger

Une sortie goupillée par : Eychenne Jean-Michel et dégoupillée (à partir du/le)

La sortie "en raid léger" du club de l’année, avec une météo "sur mesure".

Découverte de ce massif un peu lointain et pas trop documenté en français, pour un petit groupe de Marseillais qui essaie de sortir des Alpes du sud une fois l’an. 1000km c’est un morceau, mais ils se négocient bien et sans bouchons cette fois-ci.

Mais souci, JP a un bobo au pouce depuis le départ de Marseille... et pas de docteurs dans l’équipe. Les infirmières font de leur mieux, ce n’est donc pas grave... à suivre.

Samedi soir, on trouve sans heurt l’auberge "Schöne Welt", on est attendus, repas sympa et bon gros dodo... pour ceux qui ne partagent pas la chambre avec un ronfleur.

Dimanche matin, Apfelstrudel au PdJ. Mais ceci ne suffit pas à faire oublier la douleur du pouce à JP, cela devient plus "sérieux". Petit détour à la pharmacie de garde à Mattrei, on part avec des pomades, on fait la poupée avant de chausser les skis à Streden. Ciel bas, il neigeote, on démarre sur une couche de neige bien dure. Petit luxe : on fait remonter le trop plein d’affaires avec la benne du refuge. Le reste de la montée sera plus pratique, sur une neige bien rare, dure et en Gal assez immonde. Accueil chaleureux à la cabane, même si le dortoir est lui bien froid. Bière à volonté, du monde mais le refuge n’est pas plein.

Lundi matin JP a mal dormi... après 200m de montée, il retourne bien au chaud. Bien lui en prendra, les autres ne verront rien du paysage de la montée à l’Ostlicher Symonispitze, à part qques zones crevassées, prétexte à un exercice de ski encordés. Gros vent au sommet, frayeur de ne pas retrouver la trace pour la descente... mais tout est pour le mieux. Au refuge JP s’est refait une petite santé, et nous suit à l’exercice de mouflage.

Mardi, le pouce a enflé. Aujourd’hui étape de transition, on change de vallée. Météo bouchée, doit se lever dans la journée. JP avec courage change son programme de vacances : descente en benne dans la vallée pour aller se faire soigner. Nous lui suggérons de nous retrouver en fin de semaine au dernier refuge. Il a des cartes, les clefs d’une voiture, et connait un assemblage de langues qui devraient lui permettre de s’en sortie.

Pour les autres livrés à eux-mêmes, montée dans le brouillard, qui se lève juste pour nous montrer le col à traverser ! Plus de brouillard ensuite dans la descente du grand glacier, mais jour blanc : descente avec prodnous quitte, l’état du pouce empire. Il descend avec la benne pour se faire soigner en vallée. Nous montons vers le col, le ciel est bas, puis nous suivons une trace dans le brouillard. Vers 11h et comme secrètement espéré, ça se dégage : on est bien sur la trace du col, que l’on passe sans pb. La descente du glacier côté nord se fait prudemment, évitons les crevasses qui pourraient se cacher. Petite erreur de guidage au dessus du lac, on se remet bien vite sur le bon itinéraire pour franchir un ressaut glaciaire bien prononcé cause fonte des glaciers : pour nous ce sera option crampons. Un rien de pic nic à déjà 14h, puis repeautage pour 300m qui sont bien longs jusqu’à la cabane. Et là, accueil pince sans rire par le barbu de service, dortoir un peu froid, mais pour le reste, plein de bois, de petites salles, de la bière juste à température : le pied !

Mercredi matin, pas de nouvelles de JP : le WIFI marche pas bien et les SMS passent pas. Le gardien, barbu et également guide, nous a conseillé un petit tour de 4h (soi-disant solitaires) que l’on va bien tester. Il fait beau faut profiter. On arrive au premier col, le SMS passe : JP va bien. Bon il est allé à l’hosto et est sous antibios, mais il est à la pension de la première nuit : il ne manque donc de rien... sauf peut être de lecture.

Philippe et JM vont tester le tour du guide, qui se révèle depuis le col. Enfin, pas vraiment le départ. Le guide à parlé de rappel, on devine une descente possible en crampons, un peu expo... En cherchant bien, ça passe cette année en skis, pour ceux qui aiment le raide un peu dur, comme Philippe. Pour la suite de la descente, enfin de la bonne neige, piste un peu dure pour 700m de descente trop vites avalés. Ensuite, pendant que les autres savourent la soupe aux Knödles du refuge, petite remontée au soleil, d’abord qques km à plat, ensuite 400m de montée bien raide, à côté de séracs à vous couper le souffle. Raide, donc rapide, pic nic au soleil au col, puis descente tranquille vers la cabane où on retrouve les amis et la bière !

Jeudi la météo est moyenne le matin, bonne ensuite, on y va (de toutes façons, JP nous attends !) Les nuages qui se transforment en brouillard exercent nos yeux de chercheurs de vielles traces. Mais le ciel se lève comme attendu, le sommet est au soleil : fonçons-y. Même malgré le bisolet qui sévit jusqu’au sommet. Là dernière épreuve : l’arête bien effilée pour aller au sommet (où il n’y a pas de vent). Un peu d’adrénaline, et que de bonheur d’être ici à voir cette croix qui dépasse à peine de la couche de neige (elle fait plus de 2.5m en été...). On se congratule, puis on continue la traversée sur de larges glaciers. Les traces des myriades de géants qui montent en skis balisent enfin le chemin, moins de soucis pour rallier la Johannis Hütte (en descendant un fort intéressant canyon, assez inattendu ici). Pour une fois, bière sur la terrasse au soleil. Mais déception, pas de JP parmi les 50 à 70 personnes déjà ici. Fini le calme et la tranquillité de la Kürsinger Hütte.

Vendredi, fait beau on fait donc le choix de remonter sur la fin de l’itinéraire de la veille, soir pour aller au col au fond fond de la vallée, et prendre l’air. Balade à faire courte pour ne pas trop faire attendre JP au parking. Philippe et JM suivront l’option "fraîche" et monteront à un petit sommet (belvédère pour les 3 cimes des Dolomites), pour essayer (et trouver) un peu de poudreuse. Les autres prennent l’option soleil jusqu’à la DeffergerHaus et le verrou de passage vers le glacier. Stop à ce point, ils sont montés légers sans équipement de glacier.

Pour la descente, on évite le canyon (encore gelé avec un passage assez expo) et faisons qques enluminures de trace pour ne pas trop marcher sur l’herbe. Passé la cabane, il faut suivre la petite ligne en bord de route et parfois déchausser. Mais nous retrouvons bien vite JP qui est monté à notre rencontre ! Il prend le soleil, et nous pic niquons avec lui pour apprendre par le menu son emploi du temps de la semaine, qui l’a fait passer maître dans l’expression de la contre réforme dans le haut Virgental...

En vallée, une dernière bière au soleil avant de rallier l’hôtel réservé en Italie au bord ud lac de Garde, où nous choisissons la pizza, pas forcément meilleure qu’à Marseille. Le café du matin avant la grande traversée sera lui excellent...

Pour une narration plus factuelle, allez voir sur skitour.

Portfolio

Une petite carte, si tout a été bien renseigné....